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il y a 7 ans
Je m’appelle Alice, et à première vue, il me semble que je suis une fille normale. Rien dans mon apparence, mon allure, ma manière de vivre ou mon attitude ne trahit celle que je suis lorsqu’il est temps de rentrer à ma maison. En apparence un peu prude, et même gamine sur certains aspects, il n’est pas impossible de me voir dormir de temps à temps avec un bon gros nounours, seul véritable confident de ma vie et de mes envies. Mon histoire peut somme toute paraitre banale, mais c’est la mienne et à la différence de bien d’autres avant moi, elle est véritable, sincère et honnête.
À notre époque, les filles de mon âge sont pour la plupart anormales. Moi, je ne comprends pas le désir et l’excitation qu’elles peuvent avoir à l’idée de connaitre leur premier garçon, monter dans une voiture puis finir par comprendre le mystère de la vie. Autant dire que tout cela, aussi merveilleux soit-il, ne m’a jamais attiré et je ne comprendrais décidément pas.
De nombreuses rumeurs circulent sur moi. Certaines sont véritables. D’autres pas. Une chose est sure, j’ai toujours su préserver mes secrets. Le plus important d’entre eux me touche toutes les nuits depuis que j’ai huit ans. Malgré les six années qui se sont écoulées entretemps, je n’en garde pas un souvenir impérissable et reconnais même avoir emprunté quelques morceaux des mémoires respectives des deux hommes de ma famille : mon père et mon petit frère. Leur involontaire participation a été fondamentale pour compléter le récit de mes aventures.
Six ans plus tôt
À l'époque, tout se passait agréablement. Je n’étais pas une mauvaise élève, j’avais de nombreuses amies et déjà un amoureux, cela va sans dire. Après une nuit pour le moins banale, je me suis rendu compte que j’avais eu une petite fuite. Rien de bien méchant, mais suffisamment pour tacher mon pyjama et embaumer l’odeur de mes draps. Sans comprendre ce qui s’est passé, j’ai appelé mon père, Sam, et lui ait expliqué ce que je pensais avoir fait. Il me regarda avec de grands yeux, se moqua de moi et m’avoua que je m’étais fait pipi dessus. Moi, alors que j’avais toujours été propre, je m’étais fait dessus. Et sans en avoir le moindre souvenir. Me voyant embarrassé, Sam me consola, ajoutant qu’il n’y avait rien de grave et que ça pouvait arriver lorsqu’on prenait compte ce que ma famille et moi avions traversé au cours de l’année dernière. Il me demanda simplement, sur un ton moins compatissant, de m’assurer que ces fuites nocturnes ne se reproduisent plus. Que j’irai deux fois aux cabinets avant d’aller de dormir, que je ne boive pas d’eau pour le repas du soir, n’importe quoi devait être bon pour empêcher cet accident. Avec sérieux, parce que ça m’inquiétait, je lui promis que oui et sombra encore un peu plus dans la déprime quand je me rendis compte que je n’avais vraiment aucun contrôle là-dessus et que cela revenait à intervalles réguliers.
Pratiquement toutes les nuits à dire vrai. Après trois ou quatre changements de literie, papa s’énerva et m’expliqua qu’il fallait que ça cesse. Qu’avoir un accident passait parfois, mais certainement pas tous les soirs ! Pendant un moment, il crut que je faisais exprès, que je me laissais aller par plaisir, uniquement parce que le contact de l’urine à ma peau pouvait m’exciter. Dans l’incompréhension la plus totale, je lui dis que ça me dégoutait et que j’étais la première à vouloir sa disparition.
Sam ne comprenait pas. Je ne souffrais d’aucun véritable problème à l’exception de cette histoire et se décida à prendre les choses en mains. Une chose est sure, changer mes draps tous les matins n’était pas pour son plaisir. Il s’est donc confié à ma tante Lisa. Une femme sympa, que j’ai toujours appréciée et qui a su être là pour mon frère et moi, quand nous avons perdu Maman. Ayant donné naissance à une petite fille, quelques mois auparavant, Sam pensa qu’elle était la personne idéale pour percer le problème.
Lisa fut fière de voir l’intérêt que lui portait mon père, mais répondit que seul un spécialiste pourrait trouver une solution. À ma grande surprise, Sam se démena et m’indiqua après une nouvelle nuit arrosée qu’il avait trouvé l’homme parfait pour moi. Non seulement il pourrait me comprendre, mais en plus, il avait aidé plusieurs personnes dans la même situation. C’est de là que provient ma première rencontre avec le docteur Claude Boyer, un homme que j’apprendrais au fil des années à connaitre et à détester. Lors de notre première rencontre, je n’imaginais pas possible qu’autant d’absurdité et d’horreurs pussent sortir de la bouche d’un homme, en compagnie d’une patiente.
Sam parla le premier, expliqua mon problème, la possibilité que ce soit une réaction inattendue au décès de Maman, et qu’en gros, cela devait cesser. Je me sentais honte. Papa faisait tant de choses pour moi. Et je n’avais aucune gratitude.
Dans sa logique illogique, Boyer s’exprima d’abord avec lui puis avec moi, me questionnant sur mes habitudes intimes et prétendant chercher les raisons qui me poussaient à me faire dessus. Il ressemblait à un vicieux. Je n’aimais pas ces questions et plus étrange, je voyais Papa n’émettre aucun jugement lorsqu’il me demandait si j’y prenais du plaisir où s’il m’arrivait de me faire pipi dessus en dehors de la maison, par excitation.
Une chose étrange auquel je n’avais prêté attention quand j’étais petite consistait en l’étrange sensation que je pouvais ressentir lorsque je me réveillais avec une petite culotte mouillée. Ce n’était pas de l’excitation. Mais je me sentais bien. Et ce, dès l’âge de neuf ans. Papa ne l’a jamais su. Je n’ose même pas imaginer sa réaction s’il avait découvert à cette époque que me réveiller mouillée me faisait frissonner. Et que les rares fois où je restais propre, ça m’énervait. En un peu moins d’un mois, c’était devenu une habitude. Si je ne me réveillais pas mouillée, j’étais en colère. Je crois que le pire est arrivé un matin. Comme à mon habitude, j’ouvris péniblement les yeux, gesticula dans tous les sens et ne sentit pas cette petite odeur parfumée. Ce jour-là, je me souviens avoir été si contrariée que le pipi du matin s’était déroulé dans mon lit, sous mes draps, me provoquant le semblant d’excitation dont j’avais besoin tous les matins avant de me lever. Pour mon grand soulagement, c’est arrivé une seule fois. J’ai eu tellement honte que je n’ai plus jamais recommencé volontairement. Fort heureusement, je n’eus pas besoin de forcer les nuits suivantes.
Mais revenons à ce cher docteur Boyer.
Après une heure de parlote, et un chèque de 600 francs directement adressé à son nom, Boyer conseilla l’idée la plus idiote qu’il m’ait été donné d’entendre. Ce n’est que temporaire, avoua-t-il. Le mieux, dans l’immédiat serait de remettre de changes la nuit. Sam tomba à la renverse et lui demanda de répéter sa phrase. Après tous ces discours, sa seule idée consistait à remettre des couches. Je me souviens avoir pleuré ce jour-là. Pour Sam, comme pour moi, il n’était pas question de reporter des couches. Bien que j’aie aimé cette sensation, je n’en étais pas encore au point de me refaire infantiliser. Boyer approuva l’idée, mais termina la conversation par une phrase moralisatrice et le regard vitreux que j’allais apprendre à connaitre. « Vous avez raison, monsieur. Si cela ne vous dérange pas de changer la literie, je vous conseille d’appliquer votre idée. Elle est terriblement efficace ». Sam laissa échapper quelques phrases sarcastiques puis accepta l’idée. Il allait me remettre des couches.
Sur le coup convaincu, il se rétracta trouvant la solution de Boyer un peu extrême. Moi-même ne voulant pas, je fis cette nuit-là le plus d’effort possible pour ne pas me retrouver mouillée. Pas d’eau le soir, et surtout triple visite aux toilettes. Même quand ça ne voulait plus couler. Je me glissai sous mes draps et m’endormit immédiatement, sans trop penser à ces horreurs. Le lendemain, désastre habituel bien sûr, le lit était trempé plus qu’à l’habitude et je ne vous raconte pas la tête de Papa. Plus aucun doute possible, il me fallait des protections. Il m’emmena donc au supermarché et fit cet achat qu’il aurait aimé n’avoir jamais à accomplir. Il regarda les modèles, comment cela fonctionnait (inutile de rappeler que du temps de ma mère, ça ne lui serait jamais venu à l’esprit de voir comment procéder) et essaya de rendre ce moment le moins pénible possible.
Je me rappelle de son visage le jour où il a dû me mettre ma couche du soir pour la première fois. Il fronçait les sourcils, se mordillait la lèvre en poussant des grognements à cause des attaches qui à l’évidence n’attachaient pas. Comme je n’étais pas encore très imposante, les modèles pour bébés larges me convinrent et il trouva même utile de m’offrir le modèle grand luxe. Celui avec le dessin qui s’efface quand la couche est pleine. Il s’affaira avec difficulté et me laissa me regarder avec honte. Il souhaitait que je culpabilise.
Sur le coup, je n’étais pas emballé. Je me sentais idiote et stupide. Porter une couche pour bébé n’avait encore pas de grandes conséquences, mais à mon âge en me regardant, je me sentis mal. Je touchai la marchandise, les bruits désagréables que ça faisait et effectua quelques pas dans l’appartement. En me voyant débarquer vêtu simplement d’une couche, je dois vous dire que mon frère s’est amusé comme jamais auparavant. À tel point que je suppliai Papa de ne pas me faire recommencer. De sa voix furieuse, il m’expliqua que ça le dérangeait plus qu’à moi et qu’il espérait que Boyer disait vrai. Que ça durerait vite.
Outre les premiers accidents, le corps qui se transforme, la personnalité qui évolue, je ne me sentais pas impliqué par tout ça. Bien des choses s’étaient passées et ce petit problème qui ne devait durer que quelques semaines s’était installé, rendant notre quotidien morose plus dépravant encore. À part les quelques premières fois où je trouvais la simple idée comme anormale, je dois avouer que porter une couche me rassurait.
Non seulement, cela convenait Papa, mais en plus, je pouvais m’adonner à ce petit plaisir vicieux que seuls moi et mon journal connaissions.
Tous les soirs, du moins pendant deux ans, Papa m’attendait dans la chambre, sortait une couche du paquet, me la mettait et me souhaitait bonne nuit. Le plus marrant est qu’il s’y était habitué. Il considérait ce geste comme normal. Comme si les gosses de dix ans doivent porter des couches. Donc petit à petit, elles s’imposèrent et j’essayais de combiner soulagement et plaisir. Tous les jours, je me levais, prenait une douche, me débarrassait de mon petit vice, parfois sec, parfois humidifiée et je passais une journée tranquille à l’école. Le soir, dès que je rentrais de l’école, je goutais, me plongeait ardemment devant la télévision et refusait catégoriquement de faire mes devoirs. Papa rentrait, nous préparait à manger, regardait le journal et une fois ses taches terminaient me langeait. Cependant, ce qu’on n’imaginait pas, c’est que ce geste quotidien allait vite au fil des années se transformait en obsession. Une obsession solitaire, limite masturbatoire.
Au bout de quelque temps, j’expliquai à Papa que je savais m’y prendre et qu’il n’avait plus besoin de m’assister. Il en fut à demi soulagé, mais expliqua qu’il aurait préféré entendre que je n’en avais plus besoin. Ironiquement, et j’adore cette phrase, il me laissa le paquet et me demanda de me débrouiller comme une grande. Je m’exécutais avec plus ou moins de réussite puis comme le vélo apprit à me débrouiller toute seule. J’avais onze ans et je savais déjà me langer tout seul. Un fait, qui contrairement à ce qu’on pourrait penser n’augurait rien de bon.
Une seule règle. Règle que je n’ai pas respectée. Je ne devais sous aucun prétexte en être dépendent. Porter une couche sous ses vêtements peut être marrant à l’unique condition qu’elle conserve sa première utilité : protéger une fille un peu souillon sur les bords. Et protéger la literie. Seulement, comme toutes les bonnes choses, la frontière entre le contrôle et l’abus est parfois si mince que l’on ne se rend pas immédiatement compte que l’on a basculé dans le mauvais côté. Pour mon grand bonheur, je peux le dire, je suis longtemps parvenu à contrôler mes pulsions et à me retenir d’en utiliser la journée et en-dehors de la maison. Une règle autoétablie qui me conduirait à ma perte si elle n’était pas accomplie. Bon, je ne vous mentirai pas et il m’est arrivé de céder quelques fois. Je me souviens d’un jour où mon Sam et mon frère sont partis pour la journée à un tournoi de foot, le genre d’évènements qui vous accapare un bon moment et qui laisse une totale autonomie pour une petite fille avide d’expérimentations. Dès lors que je les ai entendus pousser la porte, je me suis immédiatement langée et aie profité de ma seule présence pour mettre en place tout ce qui avait trotté dans mon esprit des jours durant. Regarder la télé en couches, faire de l’ordinateur en couches, prendre mon repas en couches. Ce fut une agréable journée sur de nombreux points, mais également risquée ; ce petit paradis a eu un contrecoup sérieux puisqu’il m’a immédiatement donné envie de recommencer. Ma petite tête dérangée exigeait une seule chose, m’adonner à ces plaisirs rares et intensifs que je ne pouvais accomplir que seule. J’avais atteint le paradis et l’on m’en bloquait l’entrée. Entretemps, j’étais parvenue à maintenir un rythme de vie normal et à limiter son utilisation à la seule nuit, pour me protéger. Je n’avais pas fauté depuis. Mais à chasser ses pulsions, elles finissent tôt ou tard par reprendre le dessus. Il a suffi que j’apprenne que mon frère disputait je ne sais trop quelle partie pour que j’insiste auprès de Papa et qu’il s’occupe de lui. J’inventai tout un lot d’excuses préfabriquées et me retrouva finalement seule dans l’appartement. Comme je l’avais souhaité. Quatre mois plus tôt, j’avais atteint le bonheur, j’allais cette fois aller plus loin et mener mes expériences à terme.
J’avais déjà une couche en main à l’instant où Papa fermait la porte. Sans perdre un instant, je retirai celle que je portais pour la nuit d’hier, souillé par mon incontinence cela va de soi, et m’équipa immédiatement de la nouvelle. Aujourd’hui (j’avais douze ans maintenant), je voulais faire quelque chose d’exceptionnel. Profiter de cette opportunité qui n’allait pas se reproduire avant bien longtemps pour découvrir de nouveaux horizons et surtout profiter réellement de ce bonheur déjà touché brièvement du doigt. Une fois remise en couche, je me laissai aller sans la moindre honte. La première fois où j’avais vécu cette journée (toute seule dans la maison), j’avais surtout profité de l’aspect pratique, mais pas de l’objet dans son véritable sens. Autant dire que j’ai ce jour-là savamment rattrapé le coup.
Au bout de quelques minutes, je laissai échapper mon premier pipi à l’intérieur, éclaireur d’une longue série. Sans tarder, je commençai mes activités de jeune adolescente et cette petite odeur me faisait frissonner. Je ressentais exactement le même plaisir que ce jour où je m’étais volontairement laissé aller dans mes draps. L’idée de me masturber ne m’était jamais venue à l’idée, car je ne connaissais rien de tout ça. Je me contentai donc de jouer avec mon paquet entre les jambes. Un processus simple et efficace. Je buvais beaucoup, et à chaque fois, je m’adonnais à quelques gouttes. Une fois accompli, je m’installais sur une chaise et me frottait comme un chat sur un coussin ou contre une chaise.
Je n’abandonnais pas mes expérimentations pour autant. Après trois ou quatre pipis consécutifs, je décidai de passer à l’étape suivante et me suis fait sur la main. Un jeu qui ne m’amusa pas et que je ne recommençai jamais.
Un an plus tard, les choses s’étaient passablement compliquées. Je reconnais avec une certaine angoisse intérieure que j’avais été trop loin. J’étais devenue dépendante de la couche. Imaginer une nuit sans ma protection me semblait inconcevable. Ayant remarqué que ses cris ne changeraient rien, papa se résigner. Sans vantardise, je crois avoir effectué tout ce qui était en rapport avec le pipi dans la couche. Ça m’excitait toujours autant et j’en voulais toujours plus. Je perdais la tête. Je n’aimais plus seulement faire à l’intérieur, mais était sensible à tous les stimuli qui précédait ou suivait ce petit secret de ma vie. L’odeur, le sentiment de crainte, le fait qu’elle soit pleine, j’apparaissais plus rayonnante après m’être mouillée qu’avant. C’est dans ces conditions et après mure réflexion que je me décidai à expérimenter la grosse commission. Pas pour le plaisir, simplement pour savoir ce que l’on ressentait avec une couche pleine de caca. J’imaginais la sensation puisque je l’avais déjà indirectement vécu.
Quelques semaines auparavant, j’avais eu une idée cinglée alors que je profitais d’un moment de solitude aux toilettes. En pleine lecture d’une BD, je vous passe les détails, mais je crois que c’était le Trésor de Rackham le Rouge, il m’est venu une réflexion. Je voulais savoir au préalable ce que l’on ressentait avec une crotte dans sa petite culotte. Une forme d’étape intermédiaire avant le Saint-Graal. Je la conserverai quelques instants, jouerai certainement avec, mais me limiterait dans le temps. Pour l’explication, je dirais que mon expérimentation finale à savoir le caca couche devrait être unique et mémorable. J’effectuerais ma besogne dans ma couche puis me mettrai au lit. Le frottement et le fait que je bouge beaucoup la nuit me convenaient. Quelle sera ma réaction en sachant que me réveiller mouillée m’apportait une forme d’orgasme.
Alors que je sentais la chose faire son œuvre, je remontais immédiatement mon sous-vêtement et me laissa consumer. Il se laissa retenir par le tissu plus solide que je l’imaginais et s’écrasa contre lui. Les quelques mouvements du bassin que j’ajoutai lui permit de se disperser tout autour de l’objet susmentionné. Une fois fini, je laissais la lunette et m’assis par terre pour permettre aux dernières bosses de s’éparpiller et donner un second souffle à mon plaisir récent. J’étais rouge, mais plus excitée que jamais. J’avais treize ans et je venais de faire ma commission dans ma culotte. Ce ne fut pas désagréable, mais différent. Et puis, pour ne rien vous cacher, je n’ai pas su en profiter pleinement. Mon plan initial consistait à m’évader discrètement dans ma chambre pour découvrir cette sensation plus en détail, mais alors que je m’apprêtais à courir, Papa s’interposa sur ma route.
Le regard fermé, l’œil mauvais, il attendait devant les toilettes et que j’en sorte. Notre rencontre fut l’instant le plus terrifiant de toute ma vie. Comment se présenter après ce que je venais d’accomplir ? J’étais clairement dans une situation compromettante et il me fallait faire comme ci de rien n’était. Il commenterait s’il en sentait l’envie. Je fis mine que tout allait bien et que j’allais Faire mes devoirs.
Il me laissa rejoindre mes quartiers sans dire un mot. Il avait tout vu, tout entendu et tout senti. On ne dissimule pas pareille expérience aisément. Surtout quand, comble de malchance, j’avais choisi de pratiquer la chose seulement vêtue d’un t-shirt et de la culotte.
Une terrible épreuve que je regarde aujourd’hui avec sourire, car si infime en comparaison de ce qui m’arriva au cours de cette année fatidique.
Quelques temps plus tard
Notre histoire reprend un peu moins de six ans après la précédente partie. Exit les découvertes adolescentes et autres curiosités propres à l’accroissement du corps humain et au développement des hormones. Ne vous inquiétez pas, j’aurais l’occasion de revenir à de multiples reprises sur la période fondamentale de cette histoire. Me voici, Alice, maintenant adulte et désormais à la porte de mon vingt-et-unième anniversaire. Encore quelques jours et je serais adulte dans le monde entier. Un soulagement pour certains, un évènement pour d’autres, une horreur pour moi quoiqu’horreur est peut-être un bien grand mot. Je ne suis certainement pas la meilleure pour le juger mais je ne pense avoir beaucoup évoluée d’un point de vue physique si ce n’est que l’on me prétend beaucoup plus jeune que mon âge et que certains me comparent assez régulièrement à une petite fille. Pouvait-il viser plus juste ?
Compte tenu de tout ce que vous savez désormais sur moi, ma vie, ma famille et mes petits plaisirs secrets, je vous prie de croire que j’ai longtemps appréhendé ce moment-clé de la vie. Grandir.
Grandir signifiait m’enfoncer dans mes difficultés et parallèlement m’éloigner de ce que l’on pourrait suggérer être la normalité. Il demeurait évident qu’une jeune fille comme moi ne pouvait l’accepter. A ce niveau, acceptation signifiait avouer ne pas être normale et je refusais de me cataloguer anormale. Différente peut-être parce qu’il y a toujours une place pour la différence mais pas plus. Jamais plus.
Pour des raisons personnelles que je n’avais pas énoncées dans la première partie, la crainte du jugement (je suis certaine qu’il existe des personnes remarquables sur ce site) et pour ne pas présenter une image qui n’est pas moi, mon vœu le plus cher était le refus de grandir. Jusqu’à environ l’âge de neuf ou dix ans. Je voulais rester cette enfant qui malgré ses défauts, n’était pas encore capable de se remettre en question et de comprendre que ce qu’elle faisait n’était pas bien. La joie et le bonheur de l’innocence sur ses aspects les plus traditionnels. Il n’était pas (encore) question d’être considérée et même traitée comme un bébé. Je désirais uniquement pouvoir continuer à me complaire dans une vie loin de tous soucis. Tout le monde le souhaite.
Mais les jours, les semaines, les mois puis les années passent et il est bien souvent trop tard, lorsque l’on s’en rend compte.
Ce que j’avais apprécié durant mes premiers émois adolescents avait connu une lente et profonde évolution alors que mon horloge biologique tournait et tournait et tournait.
En interrogation d’abord pourquoi je fais cela ? Pourquoi je ne ressens pas (n’accomplit pas) la même chose que ces filles que je suggère être amies ?
En réflexion sur ma condition par la suite Quelle est la raison pour laquelle je refusais de me séparer de ces protections qui contrôlait une part si grande de ma vie quotidienne ? Que m’apportait réellement le fait d’être langée tous les soirs et parfois même la journée lorsque l’occasion s’y présentait ? Autant dire que toutes ces questions et les dizaines d’autres que je vous épargnerais par compassion m’ont fait connaître tous les types d’appréciations possibles et imaginables.
Qu’allais-je rencontrer après une adolescence aussi pénible ? Alors que j’avais onze ans, je me suis risqué à l’idée de rester une enfant. Peut-être que cela a eu une influence sur les années suivantes. Peut-être que le fait d’avoir toujours souhaitée rester petite fille a conditionné ma personnalité et accessoirement ce qui pourrait me lier à ce site internet. Est-ce que je serais parvenu à me débarrasser de mes complexes si j’avais plus forte ? J’en doute et me voir évoluer au jour d’aujourd’hui le confirme.
Enfermée dans ma chambre, verrou systématique sur la porte, comme à chaque fois que je tape mon login et mon mot de passe, je prends connaissance de certains profils, certaines déclarations qui me laissent pantoise. Rester un enfant ? Agir comme un enfant ? Se faire traiter comme enfant ? J’en viens presque à comprendre ce que tous ces hommes et ces femmes imaginent et espèrent. Il n’y a rien de plus beau que l’insouciance, le bonheur de ne pas comprendre les choses. Un moment merveilleux que l’on est tôt ou tard obligé de réprimer pour parfaire son développement et devenir à notre tour des personnes respectables, capables de transmettre aux générations futures. Tout ceci semble encore si loin que je ne peux m’empêcher d’exprimer un petit sourire alors que je tape ces phrases sur mon clavier et que j’observe ma tenue du moment. Elle en ferait rire plus d’un. Je suis préparée à l’instant même où j’écris ces phrases.
Retour à la vraie vie
Je vous avais quitté à un instant d’expérimentation. Pour la première fois, j’allais réellement explorer la face cachée de ce fétichisme à demi-secret mais toujours tabou. Comme vous avez pu vous en douter en prenant connaissance de la dernière ligne, tout ne s’est pas bien passé pour moi. J’ai fuie aussi vite que possible jusqu’à ma chambre en espérant que rien ne vienne ébruiter mon acte honteux mais je suis tombé nez à nez avec mon père, qui malheureusement n’est pas né de la dernière pluie et savait pour avoir pratiqué la chose une bonne centaine de fois, différencier une Alice propre, d’une Alice, sale.
Il m’a regardé de bas en haut et, remarquant mon état de stress intense, comprit qu’il se passait quelque chose d’étrange. Sa petite fille n’était pas dans son état normal. J’ai réussi à le quitter avant même qu’il ne pose une seule question et me suis immédiatement enfermée dans le chambre pour profiter de la chose de la manière que j’imaginais optimale.
On aurait dit une scientifique qui est en possession d’une matière inconnue et qui doit procéder à tous les tests indispensables avant de délivrer un avis final et déterminer s’il est dangereux pour la survie de l’humanité ou non.
J’avais pensé à un million de situations rocambolesques puis me suis contentée de me glisser sous mes draps et de faire une petite sieste, l’objet du crime toujours sur moi. Un instant qui restera certainement comme l’un des plus agréables de ces dernières années. Je n’ai par la suite pas réitérer l’expérience dans les mêmes conditions mais me suis souvent surprises à pousser un peu plus alors langée dans l’espoir d’attendre le même niveau de satisfaction que lors de mon test.
Alors que mon père se démenait - en compagnie de mon petit frère, devenu aujourd’hui plus grand que moi pour me préparer un anniversaire à la hauteur de l’évènement, je pris face au gâteau, aux bougies, aux regards admiratifs et fiers des invités qui ne douteront pas un seul instant de ce que je dissimulais en moi (dans un modèle plus économe), une très importante décision. Ce problème qui était le mien n’allait pas me gâcher ma vie un instant de plus et je saurais en garder le contrôle. Pour parler concrètement, j’étais peut-être (surement) un peu plus dépendante et attirée par le produit qu’auparavant mais je savais encore déterminer les limites qu’il ne fallait pas briser les limites. C’est un peu après que j’ai fait la connaissance de celui qui deviendrait la plus belle et la horrible chose rencontrée au cours de ma jeune vie. Il s’appelait Mika (c’est un faux nom, évidemment) et avait un an de plus que moi.
Amour / Avidité
Nous avons commencé à parler quelques minutes après la fin d’un cours en amphithéâtre dans lequel je suivais des cours en Université de langues. Il s’est approché de moi, gauche, fidèle à l’image que dégagent tous les garçons lors du premier contact, et m’a parlé de la leçon de monsieur Chronekker, notre professeur commun. Il m’a d’abord prétexté avoir eu quelques difficultés à suivre la leçon entièrement en Anglais et a sollicité mon aide pour un devoir maison. Toujours prête à donner un coup de main, nous avons passé une formidable après-midi dans un parc à discuter en anglais, ponctuellement coupé par des fous rires sur nos difficultés communes et sa vision de la vie parfois très personnelle. Mika me semblait être un garçon bien. Le genre de personne que l’on ne remarque pas au premier abord, car volontairement dissimulé derrière les étudiants que l’on qualifierait de plus extravertis. Je crois bien que je ne l’aurai remarqué s’il n’avait pas fait le premier pas. Nous étions étrangement similaires. Je n’avais jamais ressenti pareille émotion auparavant, je tombais amoureuse. Je ne le connaissais que depuis peu et je sentais mon cœur battre lorsque nous étions à cotés. Sa voix sonnait mélodique, je ne pouvais me passer de l’entendre me murmurer de jolies poèmes destinés à exprimer un fait fantasque que je serais la plus jolie fille qu’il connaisse.
A la fin de cette journée, alors qu’il s’apprêtait à me donner notre (et mon) premier baiser, tel Cendrillon à l’approche des douze coups de minuit, j’ai du partir en courant. Un problème que je n’aurai jamais imaginé possible m’avait privé de toute possibilité. Je me rappelle être rentrée chez moi en trombe et avoir pleuré toutes les larmes de mon corps, une fois enfermée. Une humiliation dotée d’un aveu d’échec quand à ce qui arriverait. Comment être capable d’être épanouie et heureuse si le corps et ses petites anormalités vous rappellent à lui au moment décisif ?
« Je n’y arriverais jamais. » me suis-je dit alors que j’allais passer dans mon lit, une fois la nuit tombée. Solidement équipée avant constatation du miroir de la honte, je me suis juré de ne jamais plus revoir ce garçon. Si Mika me rencontre, je feindrais de l’avoir manqué. Si Mika me parle, je resterais la plus froide et la plus distante possible. Si Mika s’approche, je m’écarterais. Je n’avais pas le courage de faire rentrer dans quelqu’un dans mon univers si personnel, si intime.
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